Comme souvent cette histoire débute par un échange de courriels entre passionnés, une chaîne ou chacun apporte ses compétences pour reconstituer le parcours d’un homme.
A l’origine, le premier maillon est venu de Belgique, Patrick LERMOUT qui a entrepris le recensement des 750 tombes du cimetière français de Machelen, dans la banlieue de Bruxelles, il a sollicité Alain FINE, président de l’AHVAE (Association d’histoire vivante et d’archéologie expérimentale), pour reconstituer le parcours du caporal Pierre DEBOS originaire de sa commune : La Trinité.
J’ai pu apporter ma contribution de généalogiste pour lui rendre hommage et l’article de Nice-Matin du 27 mars expose parfaitement le résultat de l’ensemble des intervenants.
Nice-Matin 27 mars 2017 : article de Vanessa Llados
Mais, je tenais à rendre hommage à ce chasseur, qui mourut dans les derniers mois de ce conflit, après avoir traversé tant d’épreuves et tant de batailles (Lorraine, Marne, Flandres, Artois, Vosges, l’Orient, l’Aisne, la Malmaison, l’Oise, la Somme, la Picardie …). Le 10 août 1918, il quitte le 6e bataillon d’active pour passer au 60e bataillon de réserve du 20e Bataillon de Chasseurs à Pied.
Après avoir combattu en septembre en Champagne, il tombe au champ d’honneur le 22 octobre 1918, lors des opérations de franchissement de la Lys pour établir la jonction avec une autre division d’infanterie sur la rive droite et constituer ainsi une tête de pont entre Pelegein et Machelen (S.O. de Deinze en Belgique).
21 octobre 1918 : Barrage roulant prévu pour l’attaque du 22 octobre : vitesse 100 m en 3 minutes
Source JMO– artillerie divisionnaire 77e DI—26N 407/5-SHDGR
Les lectures de l’historique du 60e BCP, de son journal de marches et opérations de son unité et celui de l’artillerie divisionnaire de la 77e division nous permettent de comprendre les circonstances de son décès. Dans le 14e groupe de chasseurs, le 60e BCP est sur la gauche de l’attaque et devra riposter à plusieurs contre-attaques allemandes venant de Pelegein et Deynze (tirs de mitrailleuses sur leur flan).
Dans la nuit précédant l’attaque, le 60e BCP franchis la Lys et établit sa base de départ. A 5 h 50, il s’élance pour son ultime assaut, à 6 h 50 les allemands ripostent avez des gaz (ypérite), 7 h 15 premiers prisonniers, 11 h 00 le 60e BCP atteint la voie ferrée de Gand et garde sa position dans des maisons à l’ouest de Petegen… à la fin de la journée son nom est inscrit dans la liste des pertes du JMO (22 morts, 49 blessés et 8 disparus).
22 octobre 1918 : Situation du 60e BCP – source JMO– artillerie divisionnaire 77e DI—26N 407/5-SHDGR